Le castor, un ingénieur des écosystèmes – Maxime

Maxime, en service civique à l’association Fiber Nature à Grospierres nous partage la vie du castor, espèce dont il suit et répertorie les traces dans la vallée de l’Ibie.

  

Le castor, un ingénieur des écosystèmes…

Cette espèce est tout aussi passionnante qu’intrigante. Le castor aménage son environnement, construit des barrages et des terrier-huttes. Il s’adapte toujours à son milieu de vie. Son impact est positif sur l’écosystème. À travers ses constructions, il favorise la biodiversité et la ressource en eau.

Été 2020, fin de soirée, Ardèche.

Un groupe de naturalistes passionnés est en pleine observation du Castor d’Europe (Castor fiber). C’est là que leur vient cette idée, celle de créer une association environnementale. Ainsi est née Fiber Nature. Depuis, cette association n’a cessé de se développer. Aujourd’hui, elle est devenue un acteur phare dans l’étude et la préservation du castor en France. C’est dans ce cadre que je réalise actuellement mon service civique.

Mais parlons un peu du castor. Il s’agit de l’espèce qui après l’homme modifie le plus intentionnellement son environnement. On parle d’ingénieur des écosystèmes ! C’est aussi le plus gros rongeur d’Europe, il pèse en moyenne 25 kg et mesure plus de 1,20 mètre de la tête à la queue. Inoffensif, il est exclusivement « végane ». D’ailleurs, ça lui arrive de s’attaquer à de gros arbres…

Gros peuplier tombé par le castor

Le castor est actif surtout la nuit. La journée, il vit dans son terrier, creusé à même la berge. Celui-ci peut comporter un important réseau de galeries, des chambres, et même une pièce à vivre. Bien souvent, ce petit architecte va améliorer son terrier en construisant une hutte. C’est une façon de camoufler l’entrée, mais aussi d’agrandir l’espace ou de réparer un éventuel effondrement. L’entrée du terrier-hutte est toujours immergée pour se protéger des intrus terrestres. Il va alors créer une « cheminée » pour pouvoir respirer. Impressionnant !

Revenons sur ses talents d’ingénieur. Sur les petits cours d’eau, le castor ne sent pas à l’aise. Il va alors créer des plans d’eau, pour pouvoir se déplacer en toute sécurité. La construction des barrages est loin d’être aléatoire, elle suit une véritable méthodologie. D’abord, le castor place une pierre. Si le courant ne l’emporte pas, il commence par positionner des branches dans le sens du courant. Puis, en prenant appui sur ces dernières, il cale d’autres branches perpendiculairement au cours d’eau. Pour le rendre étanche, il va agrémenter le barrage de boue, de cailloux, de feuilles mortes, bref tout ce qu’il peut trouver sur place. Le castor s’adapte toujours à son environnement !

Barrage de castor sur un ruisseau

Ses prouesses ne sont pas sans utilité pour l’environnement. La création de plan d’eau favorise la biodiversité. Plusieurs études ont montré que la diversité des animaux est accrue lorsque le castor est présent, notamment chez les poissons. Le castor est aussi un allié de taille face au dérèglement climatique. Les plans d’eau qu’il crée favorisent la recharge des nappes phréatiques et participent à la régulation du microclimat locale. Merci père castor !

Rédacteur : Maxim Gallicé

Source des photos : Fiber Nature